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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

chaîne de montagnes à la côte occidentale, découverte par Vancouver, ainsi que les moyens d’y arriver et d’y transporter des objets de commerce : Mackenzie, un de ses agens, le lui apprit par un voyage qui eut le plus grand succès. Il en avoit fait un premier du côté du nord, et il étoit arrivé, ainsi que M. Hearne, sur les côtes de la mer Glaciale, qu’il avoit trouvées vers ie même degré de latitude : il se disposa au second, en se mettant au fait des observations de latitude et de longitude, dont il avoit senti le besoin dans le premier. Les recherches de la compagnie de la baie d’Hudson ont été faites depuis 1780 par des agens instruits ; et la position des différens postes qu’elle a établis chez les peuples encore peu connus de ces contrées, se trouve déterminée déjà par de bonnes observations : on en trouve le résultat dans un mémoire qui accompagne la carte des parties intérieures de l’Amérique septentrionale, publiée par Arrowsmith en 1795.

Les voyages de Mackenzie et de Hearne vers les côtes de la mer Glaciale ne nous ont montré que deux points de cette partie des côtes de l’Amérique, et le reste est totalement inconnu ; mais la route est ouverte, et la possibilité d’y arriver est démontrée. D’après la latitude des deux points reconnus, on seroit porté à penser que cette côte nord de l’Amérique ne s’étend pas jusqu’au Groenland, comme les cartes l’ont représentée jusqu’à présent, mais qu’elle se joint à la côte occidentale de la baie de Baffin : d’où il résulteroit que le Groenland seroit une île séparée du continent de l’Amérique, et la baie de Baffin un détroit ; et cette considération seule peut exciter à tenter de nouvelles recherches. Les Danois, qui ont des établissemens