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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

colonie ; le capitaine Cook y avoit passé heureusement en serrant la côte de la Nouvelle-Hollande, et la route fut tentée par plusieurs bâtimens : mais il fut reconnu qu’elle étoit impraticable, par les bas-fonds, les bancs et petites îles qui en occupent toute la largeur, et par les récifs immenses qui bouchent, pour ainsi dire, l’entrée du côté de l’est. Ces dangers ont été constatés par ia relation du voyage de la Pandore, qui se perdit sur les récifs de l’entrée, en 1791, et parcelle du capitaine Bampton, qui n’a pu effectuer son passage, en 1793, qu’à travers mille écueils et avec les plus grandes difficultés. M. Dalrymple avoit donné à ce détroit le nom de Torrès, persuadé que c’étoit par-là qu’avoit passé le commandant du second vaisseau de la flotte de Quiros, qui s’en étoit séparé en quittant la terre du Saint-Esprit, en 1606 : ia carte que le capitaine Bampton en a publiée, ne permet pas d’adopter aujourd’hui cette opinion. Cette carte ne peut être considérée que comme une ébauche assez grossière encore ; mais elle est, pour son utilité, une des acquisitions les plus précieuses qu’ait faites la géographie. Les bâtimens qui reviennent de Botany-bay, prennent, pour ia plupart, ia route du nord pour aborder en Chine : quelques-uns ont découvert des récifs immenses dans l’est de la Nouvelle-Hollande ; d’autres se sont ouvert de nouveaux passages à travers les îles de Salomon dans l’est de la Nouvelle-Guinée, et presque tous rencontrent sur leur route quelques-unes des îles Carolines, et en rectifient la position.

En 1795, Bass, chirurgien du port Jackson, découvrît le détroit de son nom, qui sépare au sud ia Nouvelle-Hollande de la terre de Diémen ; il suivoit la côte de la