Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée
161
ASTRONOMIE.

n’entreprendrons pas de décider. M. Schroeter expose dans son ouvrage les raisons qu’il a de croire ses mesures préférables ; et pour preuve de sa persuasion et de sa bonne foi, il a pris le soin de traduire en allemand et d’annexer à son ouvrage le mémoire de M. Herschel tout entier.

Nous avons fait remarquer plus haut, comme une chose également honorable à i analyse et à l’astronomie, que M. Laplace et M. Herschel avoient trouvé séparément, par des voies bien différentes, une rotation de 10h ou 10h½ pour l’anneau de Saturne. MM, Schroeter et Harding assurent, au contraire, que différentes fois ils ont vu sur l’anneau un point parfaitement immobile pendant plusieurs heures ; ce qui renverseroit l’hypothèse de la rotation. On ne peut ici, comme dans la question des diamètres de Cérès et de Pallas, supposer de part et d’autre une petite erreur qui ait écarté les observateurs de la vérité dans des sens contraires ; il n’y a point de terme moyen entre le mouvement et le repos : l’une des deux observations doit être nécessairement fausse ou mal interprétée ; et en attendant que les astronomes les aient répétées ou mieux expliquées, il est difficile de ne pas se ranger du parti de la théorie, qui paroît exiger une rotation.


traités.

Quand une science fait des progrès aussi rapides que l’ont été dans ces derniers temps ceux de l’astronomie, les traités qui en exposent les principes, les théories et les faits principaux, ne sauroient être long-temps complets : aussi M. Lalande, qui, en 1764, avoit donné en ce genre l’ouvrage le plus instructif et le plus étendu, avoit été, dès 1776, obligé de le refondre en partie et d’y ajouter

Sciences mathématiques,                                                            X