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ASTRONOMIE.

communiqua ses observations : tous les astronomes étoient à la recherche de la petite planète ; MM. Olbers et de Zach l’aperçurent enfin, à-peu-près dans le même temps, un an après sa première observation. MM. Gauss et Burckhardt calculèrent l’orbite et les perturbations principales ; ils nous assurèrent la possession de la nouvelle conquête, qui ne pourra plus se perdre. MM. Herschel et Schroeter, avec leurs puissans télescopes, s’efforcèrent de mesurer le diamètre de Cérès : mais ce diamètre est si petit, qu’il paroît échapper à toute mesure ; et c’est la raison, sans doute, qui fait que ces deux observateurs ne sont nullement d’accord entre eux. Suivant M. Herschel, le diamètre n’est pas d’une demi-seconde ; il seroit quadruple, selon M. Schroeter. Quoi qu’il en soit, Cérès est au moins d’une extrême petitesse. Mais ce n’est pas encore ce que cette planète offre de plus singulier : elle se trouve à-peu-près à la place où les idées de Kepler indiquoient une planète inconnue. Cette espèce de prédiction, qui n’avoit nullement frappé les astronomes des autres pays, avoit été plus accueillie en Allemagne : on y avoit formé un plan méthodique pour découvrir la planète de Kepler. Le travail distribué entre plusieurs astronomes célèbres ne produisit cependant rien pour le moment ; ce qui prouve la longueur et la difficulté de ces recherches, qui découragent ordinairement les astronomes de profession, qu’on n’accusera pourtant pas de manquer de patience : mais ils ont ordinairement à faire de leur temps un emploi qui leur promet des résultats plus certains, quoique moins brillans. Ce qu’on ne put trouver alors par des moyens directs, M. Piazzi l’avoit trouvé en cherchant autre chose. Cette rencontre,

Sciences mathématiques.                                                            T