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ASTRONOMIE.

raberration même. M. Delambre, se livrant à cette nouvelle recherche, ne put d’abord y employer que cinq cents observations, et elles lui donnèrent pour aberration 20″25, au lieu de 20″ que Bradley avoit données en nombre rond ; mais, en rassemblant les observations de Bradley, il vit avec satisfaction que le résultat moyen était aussi de 20″25 ; précisément comme par le premier satellite : en sorte que la lumière met à venir du Soleil à la Terre 6″ de temps de plus que n’avoit supposé Bradley. Il a depuis recommencé ce travail, en y employant treize cents éclipses, et il n’a rien trouvé à changer à sa première détermination.

Les mouvemens moyens et les longitudes déduites des observations des trois premiers satellites, se sont trouvés satisfaire aux deux théorèmes de M. Laplace, à quelques secondes près, c’est-à-dire, avec une précision dont on ne croyoit pas ces observations susceptibles : car on aait qu’une éclipse de satellite, observée dans le même lieu par divers astronomes, ne s’acccorde pourtant quelquefois qu’avec des différences qui, pour le premier satellite, vont presque à une demi-minute, à une ou même plusieurs minutes de temps, pour les satellites supérieurs. Malgré ces incertitudes, la combinaison d’un grand nombre d’éclipses peut fournir des élémens moyens qui, dans beaucoup de circonstances, mériteroient plus de confiance que les observations mêmes.

On sait les services que les Tables de satellites ont rendus à la géographie ; et M. de Humboldt, dans son voyage d’Amérique, a fait, pour déterminer les longitudes, l’usage le plus constant et le plus satisfaisant des Tables de M. Delambre.

Sciences mathématiques,                                                            R