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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

dans chaque satellite une seconde équation du centre, qui dépendoit, non de sa propre apside, mais de celle d’un satellite voisin, et enfin il détermina entre les mouvemens moyens et les longitudes des trois premiers satellites un rapport simple, qui lui fournit deux théorèmes élégans, qu’on pourroit appeler les lois de Laplace, comme on a désigné par le nom de lois de Kepler les trois théorèmes fondamentaux des mouvemens elliptiques des planètes.

Cet immense et heureux travail offroit aux astronomes un vaste objet de recherches ; la théorie nouvelle laissoit indéterminées des constantes arbitraires en très-grand nombre, et l’observation seule pouvoit les fixer. M. Delambre entreprit ce nouveau travail ; il se proposoit d’abord d’y employer la totalité des observations qu’on avoit alors. Depuis plus d’un an il s’occupoit de ces recherches pénibles, lorsque l’Académie proposa ce sujet pour le prix qu’elle devoit adjuger en 1792. Le terme fixé à ce concours le contraignit à resserrer son plan et à se borner à quinze cents éclipses. Ses calculs obtinrent le prix. Ses Tables, depuis ce temps, sont entre les mains de tous les astronomes ; elles ont remplacé avec avantage celles de Wargentin : mais l’auteur, revenant sur son premier plan, l’a exécuté en entier ; et ses Tables, achevées depuis deux ans, maintenant sous presse, paroîtront sous peu de mois.

Le premier satellite avoit fait reconnoître le mouvement progressif de la lumière, et cette découverte de Roemer avoit facilité à Bradiey la découverte utile et brillante de l’aberration de la lumière. M. Laplace conçut l’espérance que des éclipses choisies avec soin et en grand nombre donneroient peut-être quelque chose de plus précis pour

l’aberration