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ASTRONOMIE.

du fragment qui intéressoit les astronomes, et elle fut publiée dans les Notices des manuscrits. Malgré la certitude des calculs analytiques, on est toujours charmé de retrouver, dans les observations, des preuves à portée d’un plus grand nombre de lecteurs ; et les savans ont su beaucoup de gré à M. Caussin, qui les a fait jouir d’un ouvrage où Ton trouve d ailleurs plusieurs autres particularités intéressantes de l’astronomie des Arabes.

Cette accélération en longitude, la seule que les astronomes eussent aperçue, étant ainsi démontrée, fit aussitôt sentir à M. Laplace la nécessité de deux autres équations importantes, plus difficiles à reconnoître par l’observation, mais qui tiennent, par un rapport fort simple, à l’inégalité séculaire de la longitude, et affectent, l’une l’anomalie moyenne, et l’autre l’argument de latitude.

Ces équations sont un des services les plus signalés que l’analyse ait pu rendre à l’astronomie, en ce qu’elles assurent à jamais l’exactitude des Tables lunaires, dont la navigation et la géographie font l’usage le plus important et le plus continuel.

Les inégalités de la Lune en latitude sont beaucoup plus foibles, moins compliquées, plus aisées, par conséquent, à déterminer par la théorie. Les calculs analytiques de M. Laplace et ceux que M. Burg a fondés sur les observations mêmes, ont donné les mêmes équations, les mêmes coefficîens ; et s’il y a quelques légères différences, elles sont probablement à l’avantage de la théorie, qui indique encore quelques petites inégalités dont on n’a fait jusqu’ici nul usage, vu la petitesse des coefficiens, et les incertitudes propres au genre d’observations qui pourroitles confirmer.