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ASTRONOMIE.

étoiles, seul moyen que nous ayons pour estimer leurs distances. De toutes les observations faites jusqu aiors, il résultoit seulement que cette distance est si grande, que la parallaxe doit être assez petite pour se confondre avec les erreurs inévitables des observations. Cependant Bradley se croyoit en droit d’assurer que ia parallaxe de γ du Dragon n’étoit pas de 1″, et que ia distance de cette étoile étoit au moins deux cent mille fois la distance de la Terre au Soleil. Or, cette étoile n’est que de seconde ou troisième grandeur ; et l’on peut conjecturer, avec assez de vraisemblance, que les étoiles plus brillantes sont en proportion moins éloignées : d’où il résulteroit que Sirius, la Lyre, Arcturus et la Chèvre, pourroient être sujets à une parallaxe de 3 à 4″, qui ne devroient pas échapper aux observations qu’on est en état de faire aujourd’hui. M. Herschel, ayant examiné cette question en 1782, avoit reproduit un moyen suggéré par le célèbre Galilée. Plusieurs étoiles assez brillantes sont accompagnées d’une étoile plus petite : l’espace qui les sépare, est nul à la simple vue et dans les lunettes ordinaires ; mais il doit s’agrandit quand la Terre, dans sa révolution annuelle, est arrivée au point de plus grande proximité, comme il doit diminuer six mois après dans son plus grand éloignement ; les variations observées de ce petit angle pourroient conduire à ia connoissance approchée de ces différences. M. Herschel donnoit les formules nécessaires pour ces calculs, et une liste considérable de ces petits angles ; mais, n’ayant appliqué ses formules à aucune de ses nouvelles observations, on étoit fondé à croire qu’il n’en avoit trouvé aucune qu’il eût faite dans les circonstances requises. Il auroit donc fallu répéter

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