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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

algorithmes (peut-être un peu trop multipliés) dont il fait usage, les produits des facteurs équidiffcrens, auxquels il donne le nom de factorielles.

Ce genre de fonctions que les géomètres ont eu de fréquentes occasions de considérer, et que Vandermonde a représenté par une notation ingénieuse et très-expressive, qui met en évidence leur analogie avec les puissances, a été traité presque en mcme temps sous ce point de vue ; sous le nom de facultés numériques, dans l’Analyse des réfractions astronomiques de M. Kramp, et dans le Traité des différences et séries de M. Lacroix. M. Kramp a consacré un chapitre entier à cette théorie et à ses usages dans le développement des polynômes dont il avoit besoin pour les réfractions. La formule très-élégante à laquelle il parvint, s’étoit présentée à MM. Laplace et Borda ; mais M. Kramp l’a publiée le premier.

Parmi les nombreuses applications des différences et des séries, la recherche des probabilités tient, sans contredit, le premier rang, et acquiert encore plus d’importance quand il s’agit de la conservation de l’espèce humaine, et de i’infîuence de la petite vérole sur la mortalité, et de celle que la vaccine peut avoir sur la longévité et la population. L’ouvrage que vient de publier M. Duvillard, doit attirer l’attention des géomètres par les nouvelles formules qu’il renferme, et celle des hommes d’état par les conséquences qui en découlent.

M. Ampère a fait, dans ce genre d’analyse, un mémoire destiné à prouver qu’une ruine certaine est la suite infaillible de la passion du jeu. Cet ouvrage seroit bien capable de guérir les joueurs, s’ils étaient un peu plus géomètres.

Les