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G96 ASTRONOMIE MODERNE, même ne veut porter aucune atteinte aux droits de Galilée. Il le recon- naît pour le premier inventeur en Italie, il ne prétend qu’à une gloire égale parmi les Germains. Galilée lui reproche d’abuser de la différence des styles, pour déguiser le plagiat de la première observation; Marius en effet ne dit rien de l’identité de date. Tace difar cauto il lettore , corne essendo egli separato délia Chiesa nostra , ne avendo acceltala l’emen- dalion gregoriana , il giorno 7 di gennaio del 1610 di noi cattolici , e Vis- tesso che il di 28 di décembre del 1609 di loro eretici e queuta e tutta la precedenza délie sue Jinte osservationi. Ce passage aurait dû prouver au Saint-Office que Galilée était bon catholique, et qu’il n’était pas porté à trop d’indulgence pour les hérétiques. On peut donc avoir quelque doute sur les assertions de Marius, surtout quand on considère qu’il a gardé le silence pendant deux ans après sa prétendue découverte. Fuchs son patron n’a rien dit, il nous est entièrement inconnu, nous ne pouvons être parfaitement sûr qu’il fût encore vivant à l’époque où Marius publia son Monde. D’un autre côté , il rapporte diverses remarques qu’il a faites sur la scintillation des étoiles et sur les nébuleuses. Il paraît diffi- cile de révoquer en doute qu’il ait eu une lunette dont il a su tirer quelque parti. Il avoue que le Nuncius Sidereus lui a été utile, et même qu’il a fait usage des observations de Galilée, quoique peu précises; il faut convenir que son ouvrage est plus complet et plus méthodique que celui de Galilée. Il reste à examiner si réellement on y trouve quelque remarque qu’il n’ait pu emprunter, et qui soit bien certainement de lui. Dans la suite de sa préface, il nous dit qu’il se préparait à parler des taches du Soleil, et de tout ce qu’il avait observé depuis le 3 août 161 1 ; mais pour des causes déjà indiquées, il ne veut encore rien dire sur un sujet sur lequel les plus habiles sont encore peu d’accord, et sur lequel ses idées ne sont pas arrêtées : il va communiquer quelques remarques qu’il a faites nouvellement. Le i5 décembre de l’an 1612, il a trouvé une étoile fixe telle qu’il n’en avait jamais vue ; elle est voisine de la troisième et de la plus boréale de la ceinture d’Andromède ; à l’œil nu elle paraît comme un petit nuage, avec la lunette on n’y voit aucune étoile; en quoi elle ne ressemble ni à la nébuleuse du Cancer, ni aux autres nébu- leuses; on n’y voit que des rayons blanchâtres qui sont plus brillans vers le centre, et dont la lumière s’affaiblit vers les bords; elle a un quart de degré de diamètre; elle ressemble à une chandelle vue de loin, de nuit dans une lanterne de corne. Celte étoile est-elle nouvelle? c’est ce qu’il ne peut assurer; il trouve étonnant que ïycho, qui a observé