65o ASTRONOMIE MODERNE. Il reste à décider la question du mouvement. Fera-l-on tourner le Soleil accompagné de toutes ces orbites autour de la Terre, ou don- nera-t-on le mouvement annuel à la Terre qui se trouve placée entre les deux planètes qui ont des phases el les trois qui n'en ont point de sensibles, entre celles dont les élongalions sont bornées et celles qui se montrent à toute sorte d'élongations, depuis o jusqu'à 56o°? Il n'est pas douteux que ce dernier arrangement ne soit le plus simple. Si vous donnez le mouvement annuel à la Terre, vous ne pourrez vous empê- cher de lui donner le mouvement diurne qui épargne tant d'autres mou- vemens effrayans pour l'imagination ; caria Terre décrivant l'écliptique (avec son axe toujours parallèle à lui-même), notre jour serait d'un an el non de 24*. Cet arrangement qui parait d'abord si simple , offre pourtant de telles difficultés, qu'il y a lieu de s'étonner, non pas qu'il n'ait point été admis aussitôt que les pythagoriciens et Aristarque l'ont présenté, mais bien plutôt de ce qu'il s'est trouvé des philosophes qui aient osé concevoir une idée aussi hardie et si contraire au témoignage de nos sens. La position qu'ils ont donnée à Mars, exige que le disque en opposition, nous paraisse 60 fois aussi grand que vers les conjonc- tions (Galilée parle ici des surfaces et non des diamètres); il paraît à peine 4 ou 5 f°' s aussi grand. Vénus offre encore des objections plus fortes; son disque doit nous paraître quarante fois plus grand dans les conjonctions inférieures que dans les supérieures, et l'on n'y voit pas de différence sensible. Vénus devrait avoir des phases comme la Lune. Copernic a tenté de répondre à celle dernière objection, en disant qu'elle pouvait être d'une matière pénétrable aux rayons du Soleil , mais il n'a rien dit de la première objection, probablement parce qu'il n'y trouvait aucune réponse satisfaisante. La Lune, dans celle hypothèse, offrait (avant la découverte des satellites des Jupiler) un mouvement unique en son espèce, et qui s'accomplit autour d'un centre particulier. Com- ment se fait - il que d'aussi grandes difficultés n'aient point arrêté Aristarque et Copernic ? Il leur a fallu des raisons contraires et bien puissantes pour enseigner un système si contraire aux idées reçues. ( Plus ces raisons ont dû être puissantes, plus on doit être étonné du silence gardé par tous les auteurs anciens. ) L'invention des lunetles a dissipé tous ces embarras; ce qui paraissait autant d'objections insolubles, est devenu la preuve la plus frappante de la vérité de leur système. Vénus a des phases ( Copernic l'avait an- noncé ) , les disques ont eu effet les proportions qu'exigen.t les dimensions
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