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6/,4 ASTRONOMIE MODERNE. thèses. J'examinerai ensuite les phénomènes célestes qui, fortifiant l'hy- pothèse copernicienne, conduisent à faciliter la science astronomique, si elles ne démontrent pas tout-à-fait la nécessité de ce système; je mon- trerai en troisième lieu que le mouvement de la Terre étant supposé, les phénomènes des marées deviennent beaucoup plus aisés à expliquer. J'ai la confiance que si les Italiens ont moins voyagé que d'autres nations, ils ont au moins médité tout autant, et que s'ils se sont abstenus de don- ner leur assentiment à l'opinion mathématique du mouvement de la Terre, ce n'est pas qu'ils aient ignoré tous, les raisons que d'autres ont imaginées pour l'appuyer; mais parce qu'ils ont eu d'autres raisons tirées de la piété, de la religion et de la connaissance qu'ils ont de la toute- puissance divine et de la faiblesse de l'esprit humain. 11 faut avouer que les inquisiteurs ne pouvaient pas être tout-à-fait dupes de ces protestations ; mais s'ils eussent été moins ignorans et moins entêtés , Galilée en avait fait assez pour sauver les convenances; et ils auraient beaucoup mieux fait de parler dans le même sens. Les interlocuteurs sont Salviati , noble florentin, qui soutient le sys- tème de Copernic; Sagredo , noble vénitien, homme d'esprit, au-dessus des préjugés, qui a des connaissances variées, mais homme du monde plutôt que savant. Ces deux personnages avaient été amis de Galilée, et ils étaient morts depuis plusieurs années ; le troisième est un péripatéti- cien , grand admirateur d'Arislole. On lui a donné le nom de ce Sim- plicius dont il nous reste un commentaire sur le ciel d'Arislole. La scène est à Venise, dans le palais de Sagredo. Après quelques discussions aristotéliciennes et pythagoriciennes, assez peu intéressantes, Galilée donne l'idée des trois dimensions d'un corps et des trois coordonnées rectangulaires, comme avait fait Plolémée. Aris- tole avait dit que le mouvement circulaire était seul parfait, et que le mouvement rectiligne est imparfait. Nous avons vu que Képler ne recon- naît qu'un mouvement naturel, c'est le mouvement rectiligne; ce qui serait plus aisé à démontrer que la proposition d'Aristole. Galilée fait quelques objections, ce qui amène quelques notions sur le mouvement, que l'auteur avait consignées dans sa Mécanique. La gravité qui a fait que Ja Terre et la mer ont une figure sphérique, a pu donner la même forme au Soleil, à la Lune et aux planètes. Cette idée est fort an- cienne. Il se livre ensuite à la discussion de l'opinion d'Arislote sur Ja corruption donl la Terre est le siège, et l'incorruptibilité et l'immuabililé