Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/720

Cette page n’a pas encore été corrigée

634 ASTRONOMIE MODERNE. paraissent courbes , c'est que nous ne les voyons pas tout entières dans je plan où se fait la réfraction; car, si elles y e'taient tout entières, elles nous paraîtraient droites. 77 Saggiatore nel quale cou bilancia esquisita e giusta si ponderano le cose contenute nella libra astronomica e fdosofica di Lotario Sarsi Sigen- sano scvitta in forma di littera a monsignor Cesarini dal signor Galilco Galilei. Galilée se demande par quelle fatalité toutes ses découvertes ont été amèrement critiquées et tournées en ridicule, ou bien lui. ont été dé- robées par des plagiaires qui ont voulu s'en faire honneur. Son carac- tère le porterait à se taire et à dissimuler, mais il ne peut dissimuler le procédé de Simon Marius, le même qui autrefois a traduit en latin son Traité du Compas, et Ta fait imprimer par un de ses disciples qu'il a laissé dans l'embarras en s'évadaut aussitôt. Ce même Marius, quatre ans après la publication du Sidereus JSunlius , n'a pas rougi de s'appro- prier l'invention d'un autre ; en imprimant son Mundtts Jovialis , il a témérairement affirmé qu'il avait le premier observé les satellites. Galilée outre un peu le reproché; Marius convient que Galilée est le premier qui les ait vus en Italie, et il se restreint adiré qu'il les a vus le premier en Allemagne; et dans son Mundus Jovialis , il convient qu'il a lu le Nuntius Sidereus de Galilée. Marius dit que les satellites ne sont en ligne droite parallèle à l'écliptique que dans leurs plus grandes digres- sions , parce que leurs orbites sont inclinées à l'écliptique. Galilée prétend qu'elles y sont parallèles; et les différences de latitude, il les attribue aux latitudes de Jupiter. 11 paraît que sur ce point tous deux se trom- paient à peu près également. Les orbites sont inclinées à l'équateur de Jupiter, lequel est incliné à son écliptique et à la nôtre; mais tous ces angles d'inclinaison sont faibles et les nœuds sont mobiles ; on n'avait point alors assez d'observations pour se douter de la véritable position de ces orbites. La première des observations de Marius est précisément la seconde de Galilée; il a déguisé l'identité en donnant la date suivant le Calendrier julien, au lieu que Galilée avait suivi le Calendrier grégorien; mais l'heure, le jour et la configuration sont identiques. Galilée lui reproche encore de lui avoir dérobé les mouvemens périodiques, et en effet il les a copiés avec très peu de changemens. Dégoûté de ces attaques, de ces plagiats et de ces injustices, Galilée avait résolu de ne plus rien publier; ses amis tachaient d'ébranler sa ré-