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GALILÉE. 63 1 » taches restaient immobiles, elles ne changeaient pas de position, si » ce n'est par le mouvement diurne du Soleil; il fallut reconnaître » qu'elles appartenaient au Soleil. Elles n'avaient point de parallaxe; » elles disparurent au bout de quelques jours; je crois qu'elles allaient » du levant au couchant, mais je sais qu'elles allaient du nord au sud. » Les observations suivantes éclairciront ce point. Elles doivent être U dans le Soleil ou dans un ciel autour du Soleil. Mais comment ima- » giner dans le Soleil des taches plus noires que dans la lame ? Si elles « étaient dans le Soleil, il faudrait que le Soleil eût un mouvement do » rotation ; les taches reparaîtraient et elles n'ont pas reparu. Elles ne » sont donc pas dans le Soleil; nous croyons que ce sont des étoiles m qui éclipsent le Soleil. Ces observations ne sont pas très exactes; on » les a dessinées à vue , et sans prendre aucune mesure ; on a fait les taches » plus grandes qu'elles ne sont. Quand le Soleil est près de l'horizon , » on peut le regarder impunément dans la lunette; quand il est plus » élevé , on couvre l'objectif d'un verve plan vert. » Les deux auteurs prétendent avoir vu les taches en avril 161 1. Galilée a des témoins, Scheiner n'en cite aucun, et d'ailleurs le long intervalle entre les observations d'avril et celles d'octobre, ses doutes en octobre, prouveraient qu'il avait mis bien peu d'importance h ce qu'il aurait vu en avril, et qu'alors, supposé qu'il eût remarqué quelques taches noires sur le Soleil, il a pu les attribuer de même à quelque ordure ou à quelque défaut dans les verres, et sa découverte ne daterait véritablement que d'octobre. Il suffit de celte remarque pour faire perdre le procès à Scheiner. Il est assez singulier qu'il ne se souvienne pas bien si les taches allaient à l'orient ou à l'occident, ce qui prouve qu'il n'aurait véritablement observé que la figure de ces taches. Il n'est pas aussi heu- reux dans ses conjectures que Galilée ; il était moins bon géomètre , astronome moins exercé; mais il n'y a pas de raison suffisante pour le taxer de plagiat. S'il avait une lunette, il a pu voir les taches ; il n'y a pas grand mérite à cela. La deuxième lettre est du 19 décembre. Scheiner calcule que d'après les éphémérides de Magini, Vénus doit passer sur le Soleil, y produire une tache ronde de 3' de diamètre et plus grande que les taches obser- vées; que le mouvement de Vénus doit être contraire à celui des tacites. Galilée lui répond avec grande raison que le mouvement doit être le même. Le jour était serein, Vénus ne s'est pas montrée, Scheiner en conclut quelle est au-dessus du Soleil. 11 promet de se rendre attentif