GALILÉE. 619
La surface de la Lune offre des montagnes, des cavités, des taches plus ou moins lumineuses , que personne n’avait aperçues avant lui. La ligne qui sépare la partie éclairée, de la partie obscure, n’est pas une courbe régulière, comme elle devrait l’être, si la surface de la Lune était polie et parfaitement sphérique. Les inégalités de la surface sont lumineuses, du côté qui regarde le Soleil, obscures dans la partie opposée. Dans la partie non encore éclairée, on aperçoit des sommités qui déjà reçoivent les rayons du Soleil ; le progrès de la lumière indique des cavités et des hauteurs. Galilée compare le disque de la Lune à la queue d’un paon, à raison de la quantité d’yeux qu’elle présente. Nous omettons nombre de détails qui exigeraient des figures, et qui n’ont plus le même intérêt aujourd’hui que ces descriptions ont été bien perfectionnées, et que les lunettes sont devenues si communes. Il se demande comment il se fait que le bord de la Lune soit si bien terminé, et qu’il n’offre aucune montagne ni aucune vallée ; il en donne deux raisons : les montagnes peuvent se cacher les unes les autres, et de plus, le corps réel de la Lune peut être entouré d’une atmosphère lumineuse , qui la fait paraître plus grande et mieux terminée qu’elle ne l’est réellement. Quand le sommet d’une montagne commence à être éclairé, il en mesure ou estime la distance à la limite de l’ombre et de la lumière. La hauteur de la montagne est l’excès de la sécante de l’arc de distance sur le rayon. Soit A cet arc, /’ le rayon du globe lunaire; la hauteur de la montagne est /’tangAtang j A. Galilée ne dit pas quelle formule il emploie, mais il trouve que les montagnes de la Lune ont jusqu’à quatre milles italiques de hauteur; elles surpassent donc de beaucoup les montagnes de la Terre.
Il cherche ensuite la cause qui produit la lumière cendrée de la Lune; les anciens croyaient cette lumière propre à la Lune; Galilée objecte qu’en ce cas elle devrait être visible sur-tout dans les éclipses (et cela serait vrai si la Terre n’avait pas d’atmosphère). Or, dans les éclipses on trouve à la Lune une lumière rougeàtre qui doit venir d’une autre cause. D’autres ont pensé que la lumière cendrée était produite par Vénus ou par les étoiles. Il rejette ces explications pour en proposer une qui n’est pas meilleure; il la trouve dans l’atmosphère qui environne la Lune et qui produit une espèce de crépuscule; il explique enfin la véritable cause trouvée long-tems auparavant parle célèbre peintre Léonar d de Vinci. Celte lumière est celle que la Terre envoie à la Lune , et que la Lune nous renvoie par une seconde réflexion. Il promet plus de détails et les