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KEPLER. C09

Ce passage au reste, ne nous dit pas que les anciens connussent des phénomènes incompatibles avec l’immobilité de la Terre, mais simplement, que Cléanlhe avait tenté de les expliquer dans l’hypothèse contraire. On ne nous dit pas comment il y avait réussi, et c’est ce qui nous aurait plus particulièrement intéressés. Kepler a calculé des Éphémérides pour les années 1617 — i65G. Dans la préface, datée de 1616, il se plaint du malheur des tems qui empêche les gardes du Trésor de lui payer exactement son traitement de mathématicien de l’empereur. Il rappelle la générosité de Rodolphe H, qui lui avait fait un jour payer tous ses arrérages, qui montaient à 2000 pièces d’argent, et qui y avait ajouté 2000 autres pièces, au grand soulagement de sa famille. Il se recommande à la munificence de l’empereur pour l’impression de ses Tables. Il rend compte ensuite des changemens qu’il a faits aux Tables solaires de Tycho, en calculant l’équation dans l’ellipse, en prenant pour excentricité le nombre rond ou 0,018, pour qu’il fût un trentième de la dislance de la Lune à la Terre. Tycho n’avait donné aucune preuve de la parallaxe de 5’ qu’il attribuait au Soleil. (Hipparque avait dit qu’on pouvait réduire à volonté celle parallaxe et même la supposer nulle.) Répler s’est permis de la changer, en la diminuant des deux tiers. Mercure présentait plus de difficulté qu’aucune autre planète ; toutes les observations que Tycho a faites, se rencontrant dans le même quart.

Dans une réponse à Fabricius, dont le fils réclamait la découverte des taches du Soleil, il dit qu’il les a vues encore plutôt, puisqu’il en a pris une pour Mercure; mais il réclame à son tour pour Virgile, qui a dit : Sol ubi nascentem maculis variaverit orium.

Si l’on veut interpréter ce vers, pour y voir de simples nuages, il opposera cet autre vers :

S in macules incipient rapido immisceriar ighi. Dans la suite, il réfute ce Fabricius, et se moque un peu de la chemise aérienne qu’il donnait à la Lune. Tl explique par la pénombre , ce qu’avait observé Fabricius, et rapporte une figure où Apian avait représenté le cercle de l’ombre entouré d’une pénombre dans laquelle on aperçoit la Lune et des étoiles. Cette pénombre d’Apian a de largeur environ un quart du diamètre de la Lune.

Dans l’annonce de l’éclipsé de Soleil du 5 février 161 7, il représente Hist. de VAstv. mod. Tom. I. 77