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Jxiv ADL»lT10i’S ET CORRECTIONS. position de divers lieux à la ronde assez éloignés, comme de la Tour de Montjay, de Dammartin, de Saint-Christofle prèsSenlis, de Clairmont, de l’abbaye de Resson pré» Beauyais , du Mont-Yalérien , de Mont-Martre, delà Tour de Montlhérv, et de celle de ’otre-Dame , qui se trouvent en droite ligne avec cette dernière , et presque à moyenne distance. Nous observâmes aussi que Clairmont et Mareuil étaient exactement dans la mé- ridienne de l’aimant, laquelle, prolongée, allait passer par une maison qui est au-dessus de Noisy-le-Sec; ce qui s’accorde exactement avec d’autres observations que j’ai faites dans la plaine de Long-Boyau et au Mont-Yalérien , par lesquelles j’avais déjà préjuge ce qui s’est trouvé en effet à l’égard de Clairmont et de Mareuil. Le mauvais tems ne permit pas d’en faire davantage, et l’on peut dire à la louange de celui qui a déjà pris les mêmes angles , qu’il avait autant approché de la vérité que la petitesse de l’instrument dont il se servait le pouvait permettre. Mais comme l’erreur de quelques minutes qui, sur un petit instrument, n’est pas sensible, est néanmoins considérable sur de grandes di- stances, il serait à souhaiter , pour l’entière justesse , qu’une semblable vérification fût continuée à divers endroits , jusqu’à parfaire le châ-sis entier de la carte , pendant que ceux qui y travaillent n’auraient soin que de remplir chaque triangle en particulier, sans s’attacher à la liaison du total, qui leur sera comme impossible , s’ils veulent être fidèles. Outre que , par ce moyen , on aurait une carte , la plus exacte qui ait encore été faite, on tirerait cet avantage de pouvoir déterminer la grandeur de la Terre avec plus de certitude que tous ceux qui y ont travaillé jusqu’ici , tant à cause de la grande commodité des lieux , que par la facilité qu’on a maintenant de bien prendre les angles des lieux les plus éloignés, par l’aide des lunettes d’approche jointes à un grand instrument bien gradué, tel que celui dont on se servait , lequel donne assez distinctement jusqu’au tiers de minute, et se peut vérifier à tout moment d’une façon très aisée. Nous fîmes, des l’annéepassée, quelques avances pour ce même dessein de la mesure de la Terre. Nous prîmes au juste quelques grands triangles , et nous mesurâmes exactement une longueur de chemin de près de 6000’, droit et situé selon la ligne méridienne avec deux extrémités assez remarquables pour être vues de divers lieux éloignés , et si bien placées que , par peu de triangles , on pourra continuer cette base jusqu’à plus de 60,000 toises , dont on sera presqu’autant assuré que si on les avait actuellement mesurées. Après avoir ainsi déterminé une longueur sur terre , il en faudrait trouver le rapport avec le ciel , par la différence des hauteurs de pôle des deux extrémités seulement, ou plutôt par les différences des hauteurs méri- diennes d’une même étoile proche du zénit. Pour cet effet, on pourrait préparer un in- strument de 9 à 10 pieds de rayon , avec un bout de limbe de 8 ou 10 degrés de sa circonférence, et qui, par conséquent, serait très facile à transporter. On pourrait ainsi déterminer sur terre la grandeur d’un grand degré, laquelle on exprimerait par toises à l’ordinaire , ou par pas géométriques. Mais pour en donner une mesure qui demeurât à la postérité , je voudrais me servir de la longueur qui est nécessaire pour un pendule à secondes de tems , déterminant combien de fois cette longueur serait contenue dans un grand degré sur terre , et conséquemment à la circonférence et au diamètre, de sorte que la mesure de la grandeur de la Terre , premièrement trouvée par la différence de hauteur de pôle et par rapport au ciel, serait attachée au mouvement journalier, comme à un original commode et exposé à toutes les nations, n On voit, par ce rapport, copié fidèlement et en entier, qu’ici Picard était le principal