Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/557

Cette page n’a pas encore été corrigée

KÉPLER. 4 7 i même quelques-unes de ses idées sur la figure des verres qu’on pourra combiner, pour éviter que les images soient ou confuses ou défigurées. Il rapporte qu’un de ses amis, J. Pistorius, lui avait demandé plusieurs fois, si les observations avaient toute la précision à laquelle il fût permis d’aspirer. Képler soutenait qu’il était impossible de faire mieux, et il don- nait en preuve les bornes de la vue et l’erreur des réfractions. Pistorius au contraire, soutenait vivement qu’il viendrait un astronome qui, par le moyen des lunettes , donnerait aux observations un tout autre degré de précision. Képler objectait les réfractions du verre; mais le succès de Galilée ( et ce qu’on a vu depuis), prouve que Pistorius était bon prophète. S Kepler croit qu’au moyen des lunettes on pourrait mettre dans l’ob- servation des éclipses une telle exactitude , qu’il serait possible de ré- former Hipparque en ce qu’il a dit des distances et des diamètres; avec les lunettes, on pourra voir Mercure sur le Soleil, on pourra mieux dé- terminer la parallaxe des comètes. A l’occasion de la Lune , il demande pourquoi tant de tacbes sont rondes; il la compare à une pierre ponce toute pleine de pores, et il la croit de peu de densité, ce qui fait qu’elle se laisse entraîner par la Terre. Il reproduit son idée, que les parties les plus brillantes de la Lune pour- raient bien être des mers, mais il cède aux raisons de Galilée; il croit que les habitans de la Lune, qui ont des jours quinze fois aussi longs que les nôtres, qui n’ont pas de pierres avec lesquelles ils puissent se construire des habitations pour se garantir des ardeurs du Soleil , ont pu creuser leur terre, s’y faire des habitations souterraines et des remparts contre le Soleil, sans trop s’éloigner des champs qu’ils culiivent et de leurs pâ- turages; il croit donc qu’une partie des cavités est de main d’homme : il ne conçoit pas comment ils peuvent résister à la chaleur, s’ils n’ont pas des nuages épais pour couvrir le Soleil, et des pluies qui raffraîchissent l’air. 11 ne fait pas attention que ces nuages qui cacheraient le Soleil, de- vraient nous cacher les parties de la Lune, à moins que ces nuages ne soient eux-mêmes des parties brillantes que nous apercevons; mais en ce cas, comment seraient-elles constamment les mêmes? Mœstlinus dit avoir vu un nuage obscur pendant l’éclipsé du dimanche des Rameaux, année i6o5; que ce nuage devait renfermer de la pluie; cette tache ou ce nuage différait, par la forme, de toutes les taches con- nues. Meestlinus avait également remarqué que le bord est plus brillant que le centre, où l’on voit ça et là des taches noirâtres; il trouvait