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KÉPLER. 46g recherche, m’a fait penser au contraire que Ptolémée devait être Lien dépourvu d’observations ; pour être réduit à un pareil choix. Ainsi du même fait nous tirons des conséquences tout à fait contraires. Le témoi- gnage de Képler ne change rien à l’état de la question ; il ne veut pas convenir que Ptolémée ait eu le moindre tort ; c’est être beaucoup trop bon - cette confiance a mené à l’hypothèse absurde de la trépidation. Au reste, la question n’a plus aucun intérêt. Supposez Ptolémée de bonne foi, il en résultera toujours que ses observations sont trop inexactes pour être employées aujourd’hui. A la page 535, Képler revient encore à cette observation trois jours après l’opposition, et il avoue qu’il était absurde de s’en servir pour trouver le rayon de l’épicycle , qu’il a prétendu démontrer par cette observation. Képler discute celle où Mars a paru collé au front du Scorpion. Il soupçonne une erreur sur l’étoile, qui doit être la cinquième et non la plus belle. Il ne croit pas qu’il y ait eu d’occultation réelle, mais seulement une distance assez petite pour que l’étoile et la planète aient paru se confondre; et c’est aussi l’idée que j’ai eu en commentant ce passage. Il croit, d’après les expressions grecques, que Mars était placé en ligne droite avec les étoiles du front, et en effet, le grec dit attaché au front } et non à l’étoile du front. Cette explication paraît juste, la conclusion ne l’est pas moins quand il pro- nonce qu’on ne peut rien tirer de ces deux observations anciennes. Il termine en disant que rien ne prouve aucun changement dans la pro- portion des orbes, mais qu’il n’est pas impossible qu’autrefois les plus grandes latitudes aient été un peu différentes de celles que nous obser- vons, et en effet les inclinaisons des orbites ont des équations séculaires qu’on ne pouvait alors prouver ni par l’observation, ni parle calcul. L’ordre des dates amène la dissertation Cum nuncio sidereo nuper apud mortales misso 1610. Képler venait de terminer l’ouvrage sur Mars : le bruit se répandit que Galilée venait de découvrir quatre planètes; on ne disait pas si c’étaient des planètes ou simplement des satellites. Cette re- lation peu circonstanciée devait inquiéter Képler, qui croyait avoir trouve la raison mathématique qui avait déterminé le nombre et les distances des planètes. Il avait eu quelques discussions avec Wackerius, un de ses amis, au sujet de son système cosmographique ; la nouvelle découverte semblait donner gain de cause à son adversaire : il était donc porté na- turellement à douter. Si ces planètes sent réelles, qui nous empêche de supposer qu’il y en aune infinité d’autres? Pendant que Képler était livré à ces réflexions, Galilée lui fît remettre un exemplaire de son ouvrage,