TYCHO-BRAIIÊ. *fî
il n’aurait eu certainement rien de plus pressé que de les publier. À jouiez que Kepler, dépositaire de tous ses manuscrits, de toutes ses observations , qui lui ont servi de base pour ses Tables Rudolphines , n’y a rien vu qui Tait fait varier dans son attachement à la doctrine de Copernic. Enfin ses observations sont imprimées depuis long-lems; on n’y a rien trouvé qui pût fonder la moindre objection contre ce système qui est universellement reçu.
Rolhman lui avait écrit que ce système qu’il s’était fait, et dont il n’avait encore rien publié, était, depuis plusieurs années, représenté dans un planétaire du landgrave. Il expose alors qu’un certain Ursus Dithmarsus, venu chez lui à la suite de Henri Lange, avait vu ce système représenté sur une figure que Tycho possède encore , mais qu’il a rejetée comme inexacte; que cet Ursus n’avait pas aperçu la faute; qu’il n’avait pu la corriger, et qu’il avait ensuite communiqué celte idée au landgrave qui l’avait fait exécuter par l’artiste Byrge qui lui était attaché.
Il dit, pag. 162, qu’il a vu, en i5S8, plusieurs de ces trous x^i^tc* , dont lui avait parlé Rothmau ; qu’ils étaient trop près de la Terre, pour être éclairés du Soleil.
C’étaient des nuages blanchâtres qui voltigeaient vers le septentrion , et paraissaient éclairer l’ombre de la Terre , tandis qu’à une distance plus grande de la Terre , des nuages épais couvraient l’horizon , en sorte que ces Xaryfj.etru, paraissaient entre la Terre et les nuages. Il était huit heures du soir en hiver, le Soleil était trop enfoncé sous l’horizon, pour éclairer ces nuages et sur-tout ces %d7p.a1.ra.. Tycho les prend pour des exhalaisons sulfureuses enflammées dans l’air. Cette longue lettre à son ami Rolhman, est pleine d’aigreur. On voit qu’il ne peut lui pardonner quelques doutes élevés contre son système, et une certaine prédilection pour celui de Copernic. Je vois, lui dit-il , que le triple mouvement de la Terre vous rit beaucoup. Dites-moi, si la Terre tourne autour de son axe, pourquoi une balle de plomb qu’on laisse échapper du haut d’une tour, tombe exactement au pied ? car ce plomb n’accompagne pas l’air, il le traverse violemment.
Tycho a imprimé lui-même que l’air tournant comme la Terre, tout se passait dans l’atmosphère comme si la Terre était immobile. Plus la balle de plomb a de peine à traverser l’air, plus elle doit être entraînée avec cet air, plus elle doit l’accompagner; avant de tomber, la balle