Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/291

Cette page n’a pas encore été corrigée

TYCHO-BRAIIÉV so5

qui lui est assignée par Tycho. Il pensait que cette étoile avait paru décroître, parce que sa distance avait augmenté. 11 est difficile de démontrer cette assertion; l’opinion contraire n’est pas beaucoup plus certaine. Ne se fiant pas aux catalogues d’étoiles, pour déterminer la position de l’étoile, il se servit de deux horloges, assez justes } qui avaient deux aiguilles, l’une pour les heures et l’autre pour les minutes. Il les réglait sur le passage du Soleil au méridien. 11 trouva de cette manière l’ascension droite o°5o’ = AB (fig. 37); il en conclut l’arc AC de l’écliptique, la déclinaison BC de cet arc, l’angle C, d’où il tire DE, DO = go° — DE, PC =90° — BC, P = BL = go° — AB , sinDOlsinP :: sinDP:sinO = cos Iong.= c ° sDc ° — formule bien connue: Tycho trouve avec raison que celle méthode n’est pas la plus expéditive qu’on puisse employer.

Erasme Reinhold, fils de l’auteur des Tables Pruténiques, observa aussi noire étoile; mais il paraît qu’il n’avait établi ses calculs que sur les observations du landgrave, et son écrit ne mérite pas un plus long extrait.

Dans le chapitre X, Tycho réfute ceux qui plaçaient l’étoile au-dessous de la Lune.

Cjprianus Leovitius à Leoniciâ Bohemus. Il croyait l’étoile produite par Mars et Jupiter. Il se trompa d’un degré sur la longitude et de 4 sur la latitude. C’était un bon calculateur d’Ephémérides, un astrologue moins ignorant que beaucoup d’autres, mais un astronome assez médiocre. Pour être un bon astrologue, dit Tycho, il faut d’abord être véridique , avoir des yeux d’Argus et une sagacité merveilleuse. On risque, sans cela, de faire qu’on attribue à l’art les erreurs de l’artiste. Au reste, aucune des prédictions hasardées par Léovitius ne s’était encore vérifiée au bout de 28 ans. Léovitius a pu se convaincre qu’il eût mieux fait D’imiter de Tycho le silence prudent.

Nous voyons à cette occasion que Bodin, dans son livre de l’Administration de la République , avait vivement reproché au grand Copernic le triple mouvement qu’il donne à la Terre, et dont cet auteur ne se faisait pas une idée bien juste.

Nous ne dirons rien de l’opus.cule du théologien Chylrœus, sinon que ce théologien aimait l’Astronomie et en recommandait l’étude à ses élèves.