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j68 ASTRONOMIE MODERNE. pour fonder l’Astronomie moderne , et ils n’ont fait que préparer les loies à Newton, qui lui-même a laissé beaucoup à faire à ses digues successeurs. Ne reprochons à aucun d’eux de n’avoir pas fait ce qui était au-dessus des forces d’un seul homme; louons-les bien plutôt de ce qu’ils ont su découvrir par leurs méditations, leur assiduité et leur génie, y Louons Tycho d’avoir remarqué que dans les syzygies, l’inclinaison était de 4°58’3o", peu différente de celle d’Hipparque qui avait princi- palement observé des syzygies; au lieu que dans les quadratures, elle pouvait aller à 5° 17’ 3o". Ptolémée avait combiné des quadratures; c’est à lui qu’on pourrait reprocher de n’avoir point aperçu cette augmentation de 19’, qui dépendait d’un argument analogue à celui de 1 eveclion. Mais il était observateur médiocre , et le plaisir qu’a dû lui causer la décou- verte de l’éveclion , a pu l’occuper assez pour détourner ses yeux du, phénomène pareil que lui auraient présenté les lalitudes, s’il les eût con- sidérées avec la même attention; et qui sait d’ailleurs si une inégalité d’un tiers de degré était assez sensible à ses observations, pour fixer son attention? Hipparque n’avait remarqué que la plus petite équation du centre et la plus petite inclinaison. Des recherches d’Hipparque et de Ptolémée réunies, on aurait pu tirer une équation du centre de 6* 20’ et une éveç- tion de i° 20’ seulement. Des recherches d’Hipparque et de Tycho, il résultait une inclinaison de 5° 8’ et une inégalité de 8’ en plus et en moins. L’inégalité du nœud ne pouvait pas davantage être aperçue par Hip- parque ni Ptolémée, puisqu’elle est insensible dans les syzygies, et que, dans aucune circonstance, elle ne peut produire au plus que 10’ sur la latitude. En elle-même elle est de i°45’ environ. Ce n’est pas notre iné- galité du nœud que les tables modernes font de g’ sin anomal. moy. G. Tycho, pour la reconnaître, a pu chercher quelle était la longitude, quand la latitude se trouvait nulle. Pour expliquer ces inégalités, Tycho fait tourner le pôle de l’orbite lunaire autour de son lieu moyen, dans un petit cercle avec un mou- vement double de celui d’élongation , c’est-à-dire égal au mouvement <le l’argument de variation; en sorte que dans les quadratures, l’incli- naison se trouve augmentée de l’arc de distance du petit cercle à son pôle. Ce mouvement du pôle produit la rétrogradation du nœud; mais çette rétrogradation se change en un mouvement direct à la quadrature