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COPERNIC. 93

Excusable, puisqu’il a traité expressément celte grande question, d’une manière à la vérité peu digue du sujet, et qui doit choquer également , et par ce qu’il avance et par ce qu’il supprime. Mais ses travaux pour la Lune et pour les planètes, et sa grande syntaxe mathématique, sont des titres qui empêchent qu’on ne le juge trop sévèrement sur le syslème qu’il a embrassé et si faiblement défendu. Les hypothèses de ces deux grands astronomes ont été embrassées avec respect par leurs successeurs, qui les ont trouvées suffisantes et ne se sont occupés qu’à refaire quelques-uns de leurs calculs ou quelques-unes de leurs observations , se persuadant trop légèrement qu’il n’y avait plus rien à refaire à l’ensemble y mais seulement quelques détails à perfectionner.

<r Démonstration du triple mouvement de la Terre. Ce triple mouvement, dit Copernic, est nécessaire pour expliquer toutes les apparences. Le premier est le mouvement diurne qui se fait d’occident en orient sur l’axe de la Terre et selou l’équateur. Le second est le mouvement annuel par lequel la Terre décrit l’écliptique de l’occident à l’orient, selon l’ordre des signes, entre les orbites de Vénus et de Mars, ce qui produit l’apparence d’un mouvement semblable dans le Soleil. 11 faut supposer que l’équateur et son axe ont sur le plan de l’écliptique urse inclinaison convertible. Sans cette convertibilité , on n’aurait encore que le mouvement du centre, et l’on n’expliquerait ni les saisons, ni la longueur variable des jours et des nuits. Le Soleil paraîtrait toujours avoir la même déclinaison; le mouvement en déclinaison est donc produit par une révolution annuelle, mais en sens contraire ou contre l’ordre des signes. Par la combinaison de ces mouvemens égaux et opposés , il arrive que l’axe reste toujours parallèle à lui-même , comme s’il était immobile. Par là, le Soleil paraissant parcourir l’écliptique , paraît avoir successivement toutes les déclinaisons possibles. » C’est donc pour arriver à ce parallélisme, ou pour le conserver, que Copernic a cru devoir recourir à ce mouvement égal et opposé qui détruit l’effet qu’il attribue si gratuitement ’ au premier , de déranger le parallélisme. La Terre se mouvant dans un espace libre et non résistant, quelle pourrait être la cause qui ferait incliner l’axe ? Il doit donc conserver toujours la même position; mais en tournant parallèlement à lui-même autour du Soleil , cet axe fait successivement, avec le rayon vecteur de la Terre, tous les angles possibles entre (90° — cd) et (9°*+ &J ) > û> étant la plus grande déclinaison du Soleil; ce second mouvement est donc inutile et imaginaire. Képlqr est le premier au-