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RÉFORMATION DIT C ALENDRIER. 81 Montucla, que ce ne peut être que par hasard. 11 y a grande apparence qu’il en est de cette inlercalation comme de la période chaldéenne du retour des éclipses, et qu’elle est le fruit dune imagination moderne qui , d’après les connaissances actuelles, se sera permis d’interpréter quelque passage obscur d’un auteur ancien. Scaliger hasarde une con- jecture, Bouillaud la trouve fort vraisemblable, Montucla la regarda comme un fait. Rien de plus facile à trouver que les fractions ^ et Montucla choisit la dernière comme la plus exacte ; il la donne aux Persans et à l’astronome Omar Cheyam, sans nous dire où il a pris ce nom; au reste, M. Sédillol nous a promis de faiie des recherches sur cet astronome peu counu, et sur l’année qu’on lui attribue. Note de M. Sédillot sur V inlercalation gélaléetine. ( Cette note nous est remise par l’auteur h l’instant où cette feuille ;illait être tirée; elle lève tous nos doutes, confirme nos conjectures, nous donne des faits positifs qu’il était impossible de deviner, et renverse le s) r stèrue accrédite pat Montucla sans aucune preuve. ) « On sait que l’ère gélaléenne, ainsi nommée de Gélal-Eddin Malek-Schah , date de la réformation du Calendrier persan, faite par ce prince quelque tems après son avènement à l’empire. L’époque astronomique de cette ère est le midi qui précède im- médiatement l’entrée du Soleil dans Ariès , ou le passage du Soleil à l’équinoxe en l’an 1079 de notre ère-, le jour suivant est le premier de l’ère et de l’an 1 de Gélal-EJdin. Les années du calendrier sont solaires vraies ; les mo’s devaient l’être atusi. Telle fut du moins l’intention du réformateur, mais le plus grand nombre des astronomes s’y refusa; la disposition de leurs tables était contrariée. Ou conserva donc les mois* de 3o jours de l’ère d’Yezdegerd , à laquelle celle-ci devait succéder. On continua d’ajouter cinq jours épagomènes à la fin de chaque an ée commune ; on en ajouta un sixième aux années sextiles qui paraissaient pour la première fois dans le Calendrier des Persans. Les sextiles n’auraient pu avoir de place fixe, on les soumit à une règle invariable , sans suppression aucune, en aucun tems. « La même question s’est représentée de nos jours , lorsqu’on essaya d’introduire en France le calendrier des équinoxes vrais. On vit qu’il y aura : t nécessairement des sextiles retardées; que les retards auraient des périodes de 29 et de r>3 ans mais on n’a pas cherché à rendre leur succession régulière ; on ne le pouvait pas , si 1 1 n voulait respecter la condition fondamentale, laquelle était que le premier jour de l’année fût celui où le Soleil traverserait l’équateur (condition dont les Persans se so :t a^ranc’i's , ou du moins qu’ils ont restreinte à la première année de l’ère). Avec le commencement de l’année, lié invariablement à l’équinoxe vrai, plusieurs équinoxes devaient être im- possibles à bien déterminer-, jamais on n’aurait pu savoir à quel jour avaii dû com- mencer l’année. Cette difficulté aurait eu lieu toutes les fois que l’équinoxe serait arrive trop près de minuit; c’était là le véritable défaut du calendrier français. Hist. de ÏAstr. rnod. Tom. I. 1 1