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DE GÉOLOGIE.

appartenu à des genres analogues, il est vrai, mais qui, cependant, présentent des différences assez prononcées, pour qu’on n’ose les dire de la même espèce. C’est ce qui est confirmé particulièrement pour les fossiles des mammaux.

Les éléphans fossiles paraissent bien du genre des éléphants vivans, surtout de celui d’Asie : mais on y observe des différences.

Il en faut dire autant de la sarigue fossile de Montmartre.

Les os fossiles qu’on a cru avoir appartenu à des lions, des tigres… paraissent avoir plutôt appartenu à l’espèce jaguar, qui vit aujourd’hui en Amérique. Mais, néanmoins, ils en diffèrent.

Les os fossiles d’ours paraissent également n’avoir pas d’analogues vivans.

Il en faut dire autant des rhinocéros fossiles, des tapirs fossiles, des tortues fossiles, des crocodiles fossiles…

Les observations sur les autres fossiles, ceux des oiseaux, des poissons, des mollusques… et mêmes ceux des végétaux… présentent les mêmes résultats.

Néanmoins, je n’oserai pas dire que ces différences sont toujours suffisantes, pour assurer qu’elles constituent de nouvelles espèces. Elles peuvent seulement être des suites des modifications, que différentes causes peuvent produire, comme nous l’avons vu, sur les êtres organisés. Ainsi, le défaut de cornes, par exemple, dans quelques-uns de nos bœufs, n’indique pas que ce sont de nouvelles espèces, différentes du bœuf.

Linnée, l’homme qui connaissait le mieux les êtres organisés, n’a pas craint de dire que dans les genres des végétaux, qui présentent un grand nombre d’espèces, peut être n’y avait-il eu primitivement qu’une seule espèce, dont les modifications