Le nord de l’Asie, la Sibérie, les environs du lac Baïkal, de l’Irtisch, de l’Iaik, du Volga, les environs de la mer Caspienne, contiennent également des plaines et des lacs remplis de différens sels, le sel marin, le sel de glauber ou sulfate de natron, la sulfate de Magnésie, le natron… C’est ce que nous apprend Pallas, dans son Voyage en Sibérie.
« Les environs de Baïkal, dit-il, sont aussi abondans en sel de glauber et en natron, que les déserts de l’Iseth. On a découvert, il y a plusieurs années, de gros amas de sel de glauber, dans les lacs qui avoisinent la forge de la mine au nord de Baïkal.
Au printems, ces sels sortent de terre, sous la forme d’une écume blanche très-mouillée ; elle se dessèche et devient une farine blanche comme la neige, en été.
Toute la plaine de Baraba est remplie de pareils sels.
Plusieurs parties de l’Amérique présentent les mêmes phénomènes. Il y a un lieu fameux sur les bords de l’Ohio, qui est abondant en sels, les animaux sauvages viennent le lécher.
Le sel marin est également assez abondant dans plusieurs terres, comme en Espagne, en Anjou.
Il faut observer que le plus souvent, ce sel gemme ou muriate de soude, est mélangé avec d’autres sels, et particulièrement le sulfate de soude ou sel de glauber.
D’après ces faits bien constatés par des observations exactes, il faut rechercher la manière dont ces sels ont été formés.
1°. Le sel marin me paraît avoir été formé dans les sables, dans les terres…, comme il l’est dans les nitrières. On sait que dans celles-ci, il y a beaucoup de sel marin formé avec le nitre ; ce sont des produits nouveaux.
Les eaux courantes charrient ces sels.