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les couches bitumineuses, n’ont pas toujours été tenues en dissolution dans les eaux, quoique ces dépôts se soient faits suivant les lois des affinités. Elles n’étaient le plus souvent que suspendues dans la masse des eaux, comme paraissent l’avoir été dans la formation des terrains des environs de Paris, les couches de grès, d’argile, de schistes…

Il est donc possible que quelques couches bitumineuses n’aient été également que suspendues dans le sein des eaux, telles sont celles des géantrax, ou terres bitumineuses.

Mais le plus grand nombre des couches bitumineuses paraît avoir été dans un véritable état de dissolution.

Cette théorie simple de la formation des couches bitumineuses paraît satisfaire à tous les phénomènes qu’elles présentent, et leur formation a dû s’opérer comme celle des autres couches minérales, schisteuses, calcaires, gypseuses…

Mais, où prendre, dit-on, cette quantité immense de matières végétales ou animales fossiles ? Les couches bitumineuses de Liège ont jusqu’à 3,200 pieds de profondeur, celles de Witheltsawen sont encore plus profondes…

Je réponds que cette difficulté est commune à tous les systèmes. Mais on peut lui donner une réponse satisfaisante.

1°. Avant l’origine des grandes sociétés humaines, et il s’était écoulé un grand nombre de siècles, la surface du globe était entièrement couverte de forêts ; des animaux innombrables y périssaient : les eaux entraînaient, et leurs débris et ceux des forêts dans le sein des mers ou des lacs, et elles en formèrent des amas immenses.

2. Ces tourbes, ces bois, ces animaux étaient convertis en asphaltes, en pétroles…, par les causes que nous avons assignées.

3°. Enfin ces substances ont été postérieurement ou tenues