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les eaux de la mer furent repoussées deux fois loin du rivage mais à une troisième elle revint avec force sur elle-même, et s’éleva à deux cents pieds de hauteur. On sent quelle inondation elle aurait produit sur des côtes basses, comme sur celles de la Manche : les flots eussent pu remonter jusqu’à Paris.

Il n’y a pas de tremblement de terre violent sur les côtes, qui ne produise de grands mouvemens dans les eaux des mers. Ces secousses les élèvent et les abaissent successivement pendant un tems plus ou moins considérable. On peut consulter, à cet égard, tous les recueils d’observations.


DES INONDATIONS PRODUITES PAR LA CHUTE DES MONTAGNES.


Des causes moins puissantes que celles dont nous venons de parler, peuvent encore produire de petits déluges, ou inondations locales. La chute d’une montagne qui repose sur des lacs souterrains, causera un déluge en occupant la place de ces eaux, et les forçant de s’épancher.

« En 1678, dit Buffon (tome 11, page 366), il y eut une grande inondation en Gascogne, causée par l’affaissement de quelques morceaux de montagnes dans les Pyrénées, qui firent sortir les eaux qui étaient contenues dans les cavités souterraines de ces montagnes.

En 1680, il arriva une inondation considérable en Islande, qui avait aussi pour cause l’affaissement d’une montagne dans des cavernes remplies d’eau. »

L’histoire rapporte plusieurs inondations locales, qui ont été produites par des causes semblables, Ces chutes de montagnes. sont le plus souvent occasionnées, comme nous l’avons vu, par des tremblemens de terre.