Le capitaine Wilford a fait voir[1] que L’Indoustan a dû,
dans des tems antérieurs, former une île, comme le fait Ceylan
aujourd’hui. « La première des sept grandes îles, dit-il, dont
se compose le système des Hindoux, est Yambou, ou l’Inde,
qui effectivement paraît, à l’inspection de sa forme, avoir été
une île véritable. » Les eaux des mers se joignaient par le lit
actuel de la Yomma, par les bassins où coulent l’Indus et le
Gange.
Tous ces faits ne permettent pas de douter que le niveau des mers ne se soit abaissé.
Mais la vérité exige que nous rapportions d’autres faits qui paraitraient prouver que le niveau des mers s’élève plutôt qu’il ne s’abaisse.
Les habitans de Ceylan disent que leur île a été séparée du continent par une éruption des eaux, et que dans ce moment la mer envahit plus de 30 à 40 lieues à l’Ouest de l’île.
Les Malabares assurent que les maldives tenaient autrefois au continent. Ils en apportent comme une preuve évidente l’existence de cocotiers, qui sont dans ce moment sous les eaux, et dont il se détache de tems à autre des cocos qui viennent nager sur leur côtes.
Calecut était une ville florissante, il n’y a pas longtems, et aujourd’hui les barques mouillent sur une partie de ses ruines.
Les eaux de l’océan paraissent aussi envahir sur les côtes du Mexique : le grand enfoncement de ce golfe, la multitude d’îles qu’il renferme, sont autant de témoignages de l’invasion des eaux.
On pourrait même dire en général que toutes les îles qui sont si nombreuses entre les tropiques, depuis les côtes
- ↑ Journal de physique, tom. 63, pag. 116.