villes qui avaient déjà été ébranlées par le premier tremblement de terre du même jour. Elle fut fatale aux habitans de Scylla, par la chute d’une partie considérable de la montagne dans la mer, ce qui fit soulever les flots, et leur donna une fluctuation violente. Les flots se brisèrent avec force contre la plage, et la partie basse de la ville, où s’était réfugié le prince Sinopoli ». Il y périt, avec lui, plus de douze cents personnes.
Les mêmes effets se présentent dans tous les violens tremblemens de terre, comme nous l’avons vu à celui de Lisbonne, en 1755, à celui de la Guadeloupe, en 1692…
Les montagnes sont renversées ; les vallées comblées ; de nouvelles montagnes se forment au milieu des plaines ; les cours des eaux sont arrêtés ; de nouveaux lacs creusés… En un mot, tout le pays prend une face nouvelle, comme dans la Calabre.
Qu’on se rappelle maintenant ce que nous avons dit sur le nombre des volcans qui sont en activité, et sur le plus grand nombre encore qui sont éteints : qu’on se rappelle encore qu’il y a peu de contrées qui n’aient été exposées à des secousses plus ou moins violentes, à des vives commotions souterraines, et on concevra combien cette cause a pu contribuer à donner UNE FACE NOUVELLE à une partie de la surface de la terre.
Ceux qui voyagent dans les Cévennes, dans les montagnes d’Auvergne… sont sans cesse étonnés des bouleversemens qu’ils y observent. Des terrains sont brisés, hachés ; d’autres ont coulé ; de troisièmes couches sont plissées, ondées… Mais, qu’ils se ressouviennent que ces contrées ont été, à des époques antérieures, exposées à des commotions semblables à celles de la Calabre.