D’après ce que nous venons de dire, il n’est pas douteux que le soufre contenu dans les pyrites de fer, ou sulfures de fer, ceux de cuivre, de plomb, d’arsenic… contribuent aux feux souterrains. Effectivement il se rencontre partout dans les volcans : il s’en exhale, sous forme diacide sulfureux ; la plus grande partie des vapeurs qui sortent des cratères des volcans en activité est d’acide sulfureux. Toutes les fumaroles sont du même acide. Le soufre est sublimé dans les parties des cratères les moins échauffées. Enfin quelques laves coulantes exhalent des vapeurs d’acide sulfureux : quelques-unes même contiennent du soufre, telles que celles des volcans de l’île Bourbon, celles du Mondor… Le soufre est en grande quantité à la Solfatare, aux îles Lipari, à l’Hecla, au pic de Teyde, aux Canaries, dans les volcans du Mexique, du Pérou. dans ceux d’Islande…
Il est si abondant au pic de Teyde, qu’on pourrait en ramasser pour la consommation de l’Europe, suivant ce que m’écrivait Lamanon du haut de ce pic.
À la Guadeloupe il y a une soufrière considérable. Le soufre y a été déposé par des feux souterrains.
Mais tout ce soufre vient-il uniquement des pyrites ? ou peut-il se trouver dans l’intérieur du volcan des mines de soufre, telles que celles du val de Mazzara, en Sicile, celles du duché d’Urbin, auprès de Césène, en Italie… ? Nous n’avons aucunes notions précises à cet égard, et nous sommes obligés de nous en rapporter aux analogies, qui nous disent qu’il peut y avoir du soufre pur dans le sein des montagnes volcaniques, comme il y en a dans les autres terrains.