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et à Saint-Maurice, l’ébranlement n’a pas été si grand ».

On voit ici que les plus hautes montagnes primitives, telles Saint-Bernard, la Fourche, le Gemmi… ont été ébranlées même plus fortement que les parties basses et secondaires, situées à Martigny et à Saint-Maurice.

Ces mêmes commotions s’étendirent dans le Jura, dans la Comté, et jusques du côté de Dijon.

Les Pyrénées éprouvèrent des secousses fréquentes à la même époque. Le 27 décembre 1755, il y eut des tremblemens de terre en divers endroits du Roussillon, et aux environs du Canigou. La secousse se fit sentir sur les trois heures du matin, et se renouvela jusqu’à six fois en deux heures.

Dans le carême de 1755, il y eut des secousses très-sensibles aux environs du Tréguier en Bretagne.

Le 10 août 1759, à dix heures quinze minutes du soir, il eut un tremblement de terre à Bordeaux précédé d’un bruit souterrain, qui dura deux ou trois secondes.

Les Pays-Bas ont aussi éprouvé des secousses fréquentes, qui se sont propagées quelquefois jusqu’à Mayence.

Néanmoins, les Pyrénées, la Gascogne, les environs de Bordeaux…, et toute cette partie de la France, jusqu’en Bretagne, n’offrent aucune trace d’anciens feux souterrains.

On n’en a non plus trouvé d’indice, dans la Suisse, dans le Jura, dans le Dijonois, dans les Pays-Bas…

Toutes ces commotions sont analogues aux commotions électriques. Elles sont instantanées ; elles renversent. tous les obstacles qui se présentent, comme le fait l’étincelle foudroyante, à l’égard des petits châteaux de carton qu’on lui oppose.

Quelques-unes de ces commotions sont accompagnées de