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On a des observations qui prouvent que les volcans sousmarins sont à une certaine profondeur.

Dans l’éruption de 1720, qui fit sortir auprès de Tercere une île du milieu des eaux de la mer, un capitaine de vaisseau s’approcha de cette nouvelle île : il fila la sonde à soixante brasses sans trouver de fond, ce qui indique qu’il était encore à une plus grande profondeur.

Pennant dit que l’endroit de la mer d’où, en 1784, sortit une petite île auprès de l’Islande, avait cent brasses de profondeur.

Les foyers volcaniques peuvent même être à différentes profondeurs dans le même volcan : et la cause s’en conçoit facilement, parce que ces foyers peuvent être dans différens strates, dont la profondeur variera.

La profondeur des volcans sousmarins doit varier également. Leurs foyers peuvent se trouver à différentes profondeurs dans différens strates superposés les uns au-dessus des autres. Nous ayons vu que Franklin, est descendu à Whitheaven dans des mines de charbon situées à huit cents brasses au-dessous du niveau de la mer : et il assure qu’il y en a encore de plus, profondes.

Il est donc très-possible qu’il y ait des volcans, soit terrestres ; soit sousmarins, dont les foyers soient à plus de huit cents brasses au-dessous du niveau de la mer. Il me paraît assez vraisemblable que quelques-uns sont encore plus profonds. Celui qui, en 1755, produisit de si grands désastres à Lisbonne, et dont les commotions s’étendirent à de si grandes distances, devait avoir une grande profondeur.

D’ailleurs on ne saurait se refuser aux analogies, qui disent ; qu’il y a des pyrites et des substances métalliques jusques dans les parties les plus intérieures du globe. Or, ces pyrites peuvent produire une chaleur suffisante jusqu’à une grande profondeur inconnue.