de matières a abandonné la surface actuelle du globe : et des dépôts énormes de fragmens détachés évidemment de masses semblables à nos roches ordinaires, attestent l’action de quelque cause puissante de destruction. L’analogie nous conduit aussi à croire que toutes les roches primitives ont une fois été recouvertes par des secondaires ; cependant des régions très-vastes n’offrent aucune roche de cette nature. »
« Le docteur Hutton attribuait ces changemens à l’action longtems continuée des causes qui ne cessent point aujourd’hui d’attaquer la surface de la terre, telles que les gelées, les pluies, les inondations ordinaires des rivières… qu’il considère comme ayant agi toujours avec la même force, dans tous les tems.
« Mais je n’ai jamais pu admettre cette opinion, ayant adopté de bonne heure celle de Saussure, à laquelle une bonne partie des géologues du continent se sont également attachés. Ma conviction reposait sur l’inspection des faits qu’il a observés dans le voisinage de Genève, et qu’il a donnés pour base à son système. J’étais alors convaincu, et je n’en suis pas moins persuadé actuellement, que des courans immenses, assez profonds pour dépasser nos montagnes, ont balayé la surface du globe, creusant des vallées, rongeant latéralement des montagnes, et emportant avec eux tout ce qui ne pouvait résister à cette puissante érosion.
« Il serait difficile de calculer les effets d’un pareil agent. Mais si, par son moyen, ou toute autre cause, la masse entière des couches secondaires, dans des espaces considérables, a été enlevée de dessus les primaires. Le poids seul de cette masse doit avoir suffi pour remplir toutes les conditions de la théorie huttonienne. ».
Hall suppose donc que l’action de courans immenses a pu