affinités dans leur cristallisation ; elles ont donc des limites assez fixes, ainsi que les couches primitives. Ici se terminent les calcaires, là les gypseuses ; ailleurs, les schisteuses… ; elles ne se confondent jamais, excepté peut-être dans leur point de contact.
Une des difficultés les plus considérables que présente cette formation de ces diverses couches, est celle-ci :
Comment des terrains cristallisés confusément en couches, ont-il pu former des masses isolées, et qui n’aient pas été continuées sur toute la portion de la surface du globe, couverte dans ce moment par les eaux ?
Le mont Ventoux, par exemple, en Provence, est une montagne calcaire, qui a environ mille toises d’élévation, et qui est entièrement isolée.
Laon est également une montagne secondaire, assez élevée, et isolée…
Nous observerons d’abord que les terrains secondaires n’ont pu être formés qu’après que les terrains primitifs furent sortis du sein des eaux, puisqu’il fallait qu’il y eût des continens découverts pour nourrir les végétaux et les animaux terrestres. Ainsi, ces portions de terrains primitifs ont pu être recouvertes par les terrains secondaires.
Mais la plus grande quantité des terrains primitifs, est moins élevée que quelques terrains secondaires.
Aux Andes, il y a des terrains coquilliers, à 1500 toises au-dessus du niveau de la mer.
Aux Alpes on observe les mêmes phénomènes.
Aux Pyrénées, le Pic du Midi contient des coquilles à 1500 toises de hauteur.
On voit sans cesse les terrains secondaires, contigus aux primitifs, et souvent être plus élevés.