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Jetons maintenant un coup-d’œil général sur les terrains que nous venons de parcourir. Les différens strates, les différentes couches qui les composent, ne sont ni au même niveau au-dessus de celui des eaux des mers, ni de la même étendue, ni de la même épaisseur, ni de la même nature.

a. Les portions les plus élevées des terrains des environs de Paris, contiennent des molarites remplies de coquilles fossiles qui sont fluviatiles, des lymnées, des planorbes…

J’ai supposé que ces coquilles fluviatiles ont été apportées, comme les os des mammaux des continens, par des courans d’eaux douces qui se jetaient dans les mers. (Journal de Physique, tome 71, pag. 392).

Ces molarites varient dans les différens endroits.

b. Les sommets de Montmartre, de Ménil-Montant… sont couverts d’un sable quartzeux rempli de coquilles marines… Ce sable, en quelques endroits, contient une assez grande quantité de mica.

Ce mica paraît un détritus des pierres des montagnes primitives : il provient vraisemblablement des montagnes primitives de la Bourgogne, du côté d’Avalon, d’Autun. Il aura été charrié par des courrans qui existaient dans la vallée où coule aujourd’hui l’Yonne, laquelle vient se jeter dans celle de la Seine.

Mais ce sable micacé aura été déposé sur les terrains des environs de Paris, à l’époque où ils étaient encore couverts des eaux des mers, puisque ces sables contiennent une grande quantité de coquilles marines ; ils forment, d’ailleurs, des couches régulières, parallèles, qui alternent avec des couches ou strates d’autres substances.

Ces faits prouvent que les couches de sable ont été formées comme les autres couches, les calcaires, les gypseuses, les argileuses… dans les eaux des mers.

Mais ces couches de sable ne sont pas partout les mêmes. Elles varient dans les différens endroits.