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LEÇONS

pourront être levées que par les nouveaux faits que les observateurs recueilleront ; il en est même, sans doute, dont les causes échapperont toujours à l’esprit humain.

C’est cette tâche difficile que je vais essayer de remplir, d’après les principes que j’ai déjà exposés[1] ; je dois les rappeler sommairement, parce qu’ils serviront à l’intelligence des explications particulières que je donnerai des divers phénomènes. Mais ce ne sera qu’après l’exposition générale des faits, que nous pourrons discuter ces théories.

J’ai supposé que toute la matière qui compose notre globe, a été fluide dans le principe ; cette opinion est assez généralement admise, mais on n’est pas d’accord sur l’espèce de fluidité dont elle a joui.

Cette fluidité a pu être,

Aériforme,
Ignée,
Ou aqueuse.

Mais il faut préalablement exposer les faits, et c’est ce que je vais faire.

Plusieurs anciens philosophes, et particulièrement les Sabéens, supposaient assez généralement que les astres et le globe de la terre en particulier, étaient des êtres animés, des espèces d’animaux. Nous exposerons ailleurs les motifs sur lesquels ils appuyaient cette opinion, assez peu fondée pour qu’elle soit aujourd’hui presque universellement abandonnée.

D’autres philosophes, tels qu’Anaximène, croyaient que tous les globes avaient été formés primitivement de substances jouissant d’une fluidité aériforme.

Des troisièmes, prétendaient que le globe terrestre avait été

  1. Dans mes divers Ouvrages, et que j’ai réunis dans mon Discours préliminaire de 1815, du Journal de Physique, tome 80.