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INTRODUCTION.

nait un mouvement de rotation sur eux-mêmes, sur des lignes qu’on appelle leurs axes, et ordinairement un mouvement de progression. Les molécules des liquides paraissent toutes avoir de pareils mouvemens de rotation.

J. Bernoulli a calculé les degrés de forces nécessaires pour faire tourner les planètes sur leurs axes ; il les a supposées immobiles, et qu’un choc quelconque leur a été imprimé à une certaine distance de leurs centres, il a estimé cette distance à proportion de leurs rayons.

Pour Jupiter, de son rayon.

Pour Mars, à de son rayon.

Pour la Terre, à de son rayon.

Je suppose donc que, lors de la cristallisation générale de la matière, et de la formation première des corps célestes, il y a eu inégalité de forces dans les parties dont ils ont été formés : les centres de ces forces se sont trouvés tels que Bernoulli les a supposés par un choc ; elles ont imprimé à chacun de ces globes un mouvement de rotation sur son axe, analogue au mouvement de rotation des molécules de nos fluides…

Cet exposé des faits prouve que la formation de l’univers a été opérée (suivant les analogies), par cette force, des premières parties de la matière (nébuleuse), qui a produit une cristallisation générale.

Et l’ordre présent se conserve par la permanence de cette force première, qui est inséparable de la matière.

Comment cette force a-t-elle pu arranger les corps existans de la manière dont ils le sont ? et les conserver dans le même ordre ? nous l’ignorons. Mais certainement les combinaisons existantes sont une suite de cette cristallisation générale.

Cette difficulté est la même dans toutes les opinions ; car, comme Senèque a dit :