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LEÇONS

terres qu’ils rencontreront, pour en former des sels, le sulfate de natron, celui de magnésie, la sélénite, le calcaire…

L’acide sulfurique, en dissolvant le natron, le calcaire, le carbonatte de magnésie… en dégagera l’acide carbonique qui sera aussitôt dissous par ces eaux. Elles s’en surchargeront au point d’en abandonner une partie, dès qu’elles seront au contact de l’air extérieur.

Il faut supposer que ces eaux ne passent pas dans le centre du foyer de ces pyrites en décomposition, puisque ces eaux seraient réduites en vapeur, et produiraient des espèces de volcans ; elles passent seulement dans le voisinage de ces masses de pyrites ; celles-ci conservent alors le même degré de chaleur pendant une longue suite de siècles, et peuvent le communiquer aux eaux qui coulent dans leur voisinage.

Cette explication suppose qu’il existe dans le sein de la terre de grands amas de pyrites, tels qu’on en voit sur les bords de la mer, entre Calais et Boulogne ; car, il ne paraît pas possible d’expliquer autrement la cause de la chaleur des eaux thermales.

Ces eaux thermales se rencontrent rarement dans les montagnes granitiques et porphyriques, elles sont ordinairement dans les terrains de grieis, de schistes, et même dans les calcaires ; or, on sait que c’est dans ces terrains, principalement dans les gneis, que se trouvent la plus grande quantité de filons métalliques et sur-tout les pyrites ferrugineuses.

« Un grand nombre d’observations, dit Lomet,[1] faites sur les lieux, démontrent que dans cette partie des Pyrénées (du côté de Barrèges), la génération des eaux thermales

  1. Mémoire sur les Eaux minérales des Pyrénées, par Lomet, page 43.