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LEÇONS

coulent en suivant les pentes des terrains. Les montagnes, les collines, les côteaux, condensent les vapeurs. Les nuages s’arrêtent sur les sommets, en humectent la surface. Les brouillards et les pluies pénètrent plus ou moins ces terres ; et ces eaux condensées se réunissent en petits filets, qui coulent à l’extérieur : telle est l’origine des fontaines[1] ;

On rapporte que la masse de terre employée pour élever un bastion considérable fut suffisante pour condenser les vapeurs, et fournir au pied du bastion une fontaine qui ne tarrissait point.

La nature des terres influe beaucoup sur les fontaines que peut fournir une espèce de terrain.

Les terres calcaires sont perméables à l’eau, et ne la sauraient retenir.

Il en faut dire autant de la terre siliceuse, de la terre magnésienne… Les sables quartreux, les marnes… sont très-perméables à l’eau.

Il n’en est pas de même de la terre argileuse. Elle a une grande affinité avec l’eau : elle en est pénétrée, gonflée… et ne la laissé point passer.

Les collines de Mont-Martre, de Mesnil-Montant… fournissent des preuves convaincantes de ces vérités. Les eaux pluviales pénètrent facilement les couches supérieures qui sont de sable, de marnes, mais elles sont arrêtées par la couche argileuse.

Elles coulent, sur cette couche, en suivant les pentes, et vont sortir au-dessous, où elles forment différentes fontaines…

Quand on veut avoir des puits dans ces cantons, il faut creuser jusqu’à ce qu’on arrive à la couche d’argile.

  1. On ne peut plus soutenir l’opinion, qui va chercher l’origine des fontaines dans des vapeurs aqueuses, élevées de l’intérieur du globe par la chaleur souterraine.