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DE GÉOLOGIE.

qui les bordent, doit paraître plus considérable, et les plaines sont exhaussées.

Les eaux des pluies, dans ces mêmes montagnes élevées, les fontes des neiges…, produisent souvent des cascades plus ou moins profondes ; quelques-unes ont plus de cent pieds de chute, telle que celle de Niagara… ; des torrens passagers qui les sillonent profondément, y creusent des ravins et en altèrent assez sensiblement la forme primitive. Lorsqu’on voyage dans les hautes montagnes dont les pics sont élevés, on reconnaît toute l’énergie de cette cause, dont les effets ne sont jamais interrompus. Les eaux des fleuves n’agissent que dans la direction des grandes vallées ; les eaux pluviales et la fonte des neiges agissent dans tous les sens, en retombant sur les flancs des montagnes, de tous les côtés. Rencontrent-elles des bancs d’une pierre dure ? elles n’y exercent qu’une action faible ; mais si elles tombent sur des pierres tendres, dans des couches argileuses, schisteuses, craieuses, marneuses…, elles les détériorent singulièrement, et en charrient les débris dans les vallées les plus prochaines, où elles forment des attérissemens.

Ces débris, entraînés par les eaux des pluies, des neiges, des fleuves…, sont ensuite remariés par celles des mers et des lacs ; ils forment quelquefois de nouvelles couches pierreuses, parce que ces eaux tiennent en solution des terres quartzeuses, magnésiennes, argileuses calcaires…, lesquelles servent de ciment ou de gluten. Ces eaux, venant à couler à travers ces attérissemens, y déposent ces cimens, elles en forment des pouddings ou des brèches…, qui varient suivant la naturelle ces cimens et celles des pierres qui en sont agglutinées ; nous en avons plusieurs exemples dans les grandes montagnes, les Alpes, les Pyrénées…

Mais, le plus souvent, les débris des montagnes charriés par les fleuves, forment de simples attérissemens terreux, tel que