vents de nord-est, en le heurtant de front, le rendent plus saillant, et comme disent les marins, creusent tellement sa vague, que les navires à un seul pont et à haut bordage, courent risque de sombrer sous les fortes lames qu’ils embarquent.
8. On entre sur son domaine, quand on voit la couleur de l’eau devenir bleue-indigo, au lieu de bleue-ciel qu’elle est en plein océan, et de verdâtre ou olivâtre qu’elle est du côté de terre, sur les sondes de la côte. Cette eau, vue dans un verre, est sans couleur comme sous les tropiques, et d’une salure plus forte que l’eau de l’Atlantique qu’elle traverse.
9. Beaucoup d’herbes sur l’eau n’assurent pas la présence du courant, elles en sont seulement l’indice.
10. L’on sent son atmosphère plus tiède que celle de l’Océan… En hiver, la gelée fond sur le pont du vaisseau qui y entre ; l’on se trouve assoupi et l’on étouffe de chaleur dans les entreponts.
Quelques expériences donneront des idées fixes de cette température.
Au mois de décembre 1789, M. Jonathan Williams, parti de la baie de Chesapeak, observe que le mercure marquait dans l’eau de l’océan.
Farenh | Réaum. | |
1o. Sur les sondes ou bas-fonds de la côte | 47° | |
2o. Un peu avant que d’entrer dans le courant | 60 | |
3o. Dans le courant | 70 | |
4o. Avant Terre-Neuve dans le courant | 66 | |
5o. Sur Terre-Neuve hors du courant | 54 | |
6o. Au-delà du banc, en pleine mer | 60 | |
7o. En approchant des côtes d’Angleterre il |