Page:Delamétherie - Leçons de géologie I.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
DE GÉOLOGIE.


Il faut donc absolument reconnaître que, les substances végétales ou animales, dont sont composées ces houilles, ont été décomposées en partie, et tenues à un état pâteux ou liquide, dans le sein des eaux, pour y former ces couches de houille.

Nous rechercherons ailleurs les causes qui ont pu donner cet état pâteux ou fluide, aux substances animales ou végétales fossiles. Nous nous en tiendrons aux faits.

Or, il est constaté par les faits, que :

1°. Il existe des quantités considérables de tourbes.

2°. Les amas de bois fossiles, entassés irrégulièrement et ne formant point de couches, sont encore plus considérables.

3°. Ces bois deviennent noirs, et se décomposent plus ou moins dans l’intérieur de la terre.

4°. Quelques-uns passent à l’état de jayet, et sont assez altérés pour qu’on n’y aperçoive plus les fibres du bois ; ils ont une cassure résineuse ; et en brûlant, donnent l’odeur bitumineuse.

5°. De grandes quantités d’huiles minérales, de pissaphaltes, de poix, sont volatilisées en différens endroits, comme en Italie, à Gabian, en Auvergne, en Perse, en Judée.

6°. Les houilles sont par couches plus ou moins épaisses, quelquefois très-minces, et déposées suivant les affinités, alternativement avec des couches calcaires, argileuses…

7°. Des bois fossiles n’auraient pu former ces couches. 8°. Il faut donc supposer que ces couches ont été formées par des huiles minérales, des pissaphaltes…

9°. Ces huiles ; ces pissaphaltes, ont été mélangées avec des terres, des oxides de fer… et ont formé, dans le sein des eaux, les couches bitumineuses.

10°. Il n’est pas nécessaire de supposer que ces huiles, ces pissaphaltes… aient été tenues dans un état de dissolution dans