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INTRODUCTION.

Il est peut-être plus probable que ces dernières substances furent formées par les fluides éthérés et aériformes, dont nous venons de parler, qui se combinèrent entre eux. Peut-être quelques parties de la matière première se joignirent-elles à ces combinaisons des fluides éthérés et aériformes…

Ces divers composés primitifs, qu’on appelle élémens, dont nous ne connaissons que ceux de notre globe, et qui sont sans doute très-variés dans les autres globes, conservèrent une portion de la force propre, laquelle ne se trouva pas toute en état de combinaison, et ils formèrent les molécules que j’appelle intégrantes, telles que les molécules du calcaire, du fluor…

Ces élémens ont une grande, dureté, comme l’a vu Lucrece (Lib. 1).

Sed quæ sunt rerum primordia, nulla potest vis
Stringere ; nam solido vincunt ea corpore demum.

Aucune force ne peut briser les élémens des choses ; ils résistent à tous les efforts.

Newton, qui a adopté la plupart des principes de la philosophie de Leucippe et de Démocrite, ne s’en est pas écarté dans cette partie.

« Il me semble très-probable, dit-il, qu’au commencement, la matière était en molécules massives, dures, impénétrables, mobiles ; que ces particules primitives sont incomparablement plus dures qu’aucun des corps poreux qui en sont formés, et si dures, qu’elles ne s’usent ni ne se rompent jamais. Car si elles venaient à s’user, à se mettre en pièces, la nature des choses, qui en dépend, changerait infailliblement. L’eau et la terre, composées de vieilles parties usées, ne seraient plus à présent de même nature, et contexture que l’eau et la terre qui auraient été composées au com-