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LEÇONS

ment dans les deux hémisphères de la terre : il en naît de nouveaux vents généraux de nord et de sud.

Lorsque le soleil correspond à un des tropiques de la terre, il éclaire, et échauffe tout cet hémisphère : il y a un jour de plusieurs mois à ce pôle, la chaleur y devient considérable, et monte jusqu’à 28 et 30 degrés : les neiges et les glaces fondent dans les plaines ; et sur la plupart des montagnes.

Dans le même tems, le pôle opposé est couvert d’épaisses ténèbres, le froid le plus rigoureux s’y fait sentir, des brumes continuelles y règnent, la neige s’y amoncèle de plusieurs pieds, les eaux y perdent leur liquidité : on y trouve des amas énormes de glaces de plusieurs centaines de pieds d’épaisseur.

On sent combien l’air doit être condensé par un froid, que nous avons vu monter jusqu’à la congélation du mercure, et qui sans doute va encore beaucoup plus loin. Si la condensation de l’air par le froid est proportionnelle à sa dilatation par la chaleur, elle sera de près d’un tiers de ce qu’il était au terme de la glace.

Le soleil revenant ensuite échauffer cet hémisphère, en dilate l’air jusqu’à 25, 30, 40, et même 60 degrés au-dessus de zéro, quelle dilatation cet air n’éprouvera-t-il donc pas ? elle sera peut-être plus de la moitié de son volume.

Ces condensations et dilatations alternatives de l’air, produiront dans l’atmosphère des courans considérables, c’est-à-dire des vents plus ou moins impétueux, dont nous allons tâcher de faire l’histoire.

Lorsqu’on échauffe un corps, qu’on allume, par exemple du feu, ou au milieu d’un champ, ou dans une cheminée, la partie de l’air qui le touche est échauffée et dilatée, Elle s’élève dans la partie supérieure de l’atmosphère ; mais elle est remplacée par des courans inférieurs d’un autre air qui vient remplir les vides que laisse celui-ci ; il s’établit donc deux courans