Page:Delamétherie - Leçons de géologie I.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
DE GÉOLOGIE.

hauteur, que pris de la surface de la terre. À mesure qu’on s’en éloigne, cette quantité est beaucoup plus considérable ; ainsi, lorsque le mercure du baromètre ne se soutient qu’à 14 pouces, la couche d’air correspondante doit être plus légère.

L’air étant très-compressible, cette quantité augmente à mesure qu’on s’élève, en sorte qu’on ignore combien de pieds d’air atmosphérique seront nécessaires pour correspondre à un abaissement d’une ligne de mercure, lorsque, par exemple, il ne se soutiendrait plus qu’à 6 lignes dans le tube : on sait combien on a de peine à le faire descendre, dans ces circonstances, sous la machine pneumatique, et y faisant le vide.

Deluc a fait ce calcul ; il suppose que la zone d’atmosphère où le mercure ne se soutiendrait qu’à une ligne, serait de 25275 pieds, ou de 4212-5 toises.

Newton a exprimé cette dilatabilité de l’air, et sa compressibilité, de la manière suivante (Optiq. question XXVIIII).

« L’air est comprimé par le poids de l’atmosphère, et la quantité de l’air étant proportionnée à la force qui le comprime, il s’ensuit par le calcul, qu’à la hauteur de huit milles d’Angleterre (un mille est de 830 toises), de notre globe, l’air est quatre fois plus rare que sur la surface de notre globe, et qu’à la hauteur de seize milles il est seize fois plus rare qu’à la surface de la terre ; qu’à la hauteur de 24, de 32, de 40 milles, il est respectivement 64, 256, ou 1024 fois plus rare ; et qu’à la hauteur de 80, de 160, ou de 240, il est environ 1,000,000, ou 1,000,000,000,000 ou 1,000,000,000,000,000,000 de fois plus rare, ou même davantage. »

Mais enfin cette hauteur a-t-elle un terme ?

« Si l’atmosphère était le seul grand corps de l’univers, dit Deluc (Modifications de l’atmosphère, tome 2, page 248), il suivrait de notre principe, que l’atmosphère serait sans