Wilcke, Brugman… ont même supposé qu’il y avait deux fluides magnétiques, l’un boréal, et l’autre austral ; comme Symmer avait supposé deux fluides électriques, l’un vitré, et l’autre résineux.
Daniel Bernouilli a prouvé que la force des aimans était en raison des surfaces, et non point en raison des solides.
Lambert pensait que l’action du fluide magnétique est en raison inverse du carré des distances : c’est ce qu’a prouvé postérieurement Coulomb, par des expériences très-délicates, y faites avec sa balance dite de torsion.
Le globe terrestre doit être regardé comme un gros aimant, qui à ses deux pôles magnétiques situés à peu près vers les pôles de son axe. Mais ces deux pôles magnétiques ne sont pas constans : ils changent de places, et suivent les mêmes variations que la déclinaison.
Mais comment expliquer le changement de direction de la force magnétique du globe ? Nous avons vu qu’à Paris, en 1580, la direction de l’aiguille était de 11° 30′ à l’est du pôle de la terre. En 1666, elle était directement au pôle ; et en 1807, elle est environ de 24° à l’ouest. La physique n’a encore pu résoudre ce problème.
Halley, qui a fait de si beaux travaux sur le magnétisme, supposait que dans le centre du globe il y avait un petit noyau qui n’était point adhérant au globe (à peu près comme les noyaux des pierres d’aigle). La force magnétique du globe était toute concentrée dans ce noyau, qui avait ses deux pôles comme tous les corps aimantés. Ce noyau avait sur son axe un mouvement très-lent d’orient en occident ; ce qui faisait varier, de la même manière, la direction de l’aiguille.
Ce noyau serait, par rapport un globe, comme le noyau mobile, qui est au centre des ætites, ou pierres d’aigle.