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INTRODUCTION.

comme des masses égales d’argile molle, de sel ammoniac… qui se choquent dans des directions opposées… perdent tous leurs mouvemens. Leur impulsion est donc détruite. Cette force d’impulsion ne subsiste plus.

Mais la force propre des parties d’ammoniac subsiste : elle ne se détruit point.

On doit donc bien distinguer la force propre de la force communiquée.

Quelle est la nature de cette force propre ?

Quelle est la nature de cette force communiquée ?

Nous l’ignorons.

Quelle est la nature de la matière première ?

Nous l’ignorons. Nous verrons que quelques analogies pourraient faire soupçonner qu’elle est la matière nébuleuse, l’akasch.

L’ensemble de cette matière première, avant son arrangement pour former le κόσμος cosmos, le monde, avait reçu différens noms chez les anciens.

Les Hébreux l’appelaient tohu bohu, Genèse.

Les Grecs l’appelaient chaos. Théogonie d’Hésiode.

Les Latins la désignaient sous le nom de rudis indigesta que moles. Ovide, Métamorphose, lib. I.

Mais quelle que soit cette matière première, elle s’est arrangée et co-ordonnée par sa force propre, suivant les lois des affinités. Elle a formé, par une cristallisation générale, tous les corps existans[1].

  1. Voir mes Principes de la philosophie naturelle, publiés en 1778 ; mon Mémoire sur la cristallisation générale de la matière, Journal de Physique, tom. 17, pag. 258 ; ma Théorie de la terre, tom. 3.

    Mes vues sur l’action galvanique, Journal de Physique, tom. 76 et 77

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