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Quel est donc le devoir sacré qui les fit naître ?
— Mettre en possession de l’Univers son maître,
Livrer la terre au genre humain
De la ligne torride à la pâle banquise ;
Pour qu’il y mène enfin les destins à sa guise.
Mettre à l’homme le globe en main !

Ce n’est pas sans combat qu’Adamastor lui cède ;
Contre l’Atlas des mers il faut trouver une aide.
Car on ne l’apprivoise pas.
Il faut le vaincre. À qui demander alliance ?
L’homme trouve des dieux amis dans la Science,
Et sa magie est un compas !

Il a le chiffre, il a l’aiguille, il a la sonde ;
Plus encor que la mer sa prunelle est profonde ;
Il a son vouloir obstiné ;
Il a son cerveau large où son trésor s’amasse,
Sa tête, où loi par loi se dépose et se classe
L’immense univers deviné !

Il ne craint plus que l’Ourse ou l’Hyade lui monte,
Chaque pas en avant, sa vigueur en augmente ;
Il tient la flamme, il tord le fer ;
Ce Neptune obéi se meut dans l’ombre à l’aise,
Et fait cabrer sur l’eau des chevaux de fournaise ;
Son écurie est un enfer !