Oh ! surmontant la guerre, et la nuit et l’angoisse.
Homme ! qu’avec la force aussi ta vertu croisse
Et s’étende, si bien qu’un jour,
Lorsque tu toucheras à la toute-puissance,
Tu ne t’en serves plus que pour la délivrance,
Pour la justice et pour l’amour !
Alors nos petits-fils verront, profonde joie !
Le dernier Monitor pourrir faute de proie,
Et jadis de flamme et de fer,
Leviathan vidé, honteuse carapace,
S’en aller à vau l’eau l’épave, et sa cuirasse
Tomber en lambeaux dans la mer !
Temps glorieux ! alors, l’homme ayant confiance,
Tout navire sera l’arche de l’alliance
Flottant sous les cieux rayonnants ;
C’est un chant fraternel qui nous viendra du large ;
Toute nef sera grande alors, ayant pour charge
De rapprocher les continents !
Vole, ô Navire, avec l’orgueil de la victoire,
À l’accomplissement suprême de l’histoire ;
Contribue à ces jours rêvés,
À ce but indiqué par le prophète austère :
Faire pour l’âme humaine un seul nid de la Terre
Où tous les peuples soient couvés !
Page:Delair - La Découverte, 1868.djvu/15
Cette page a été validée par deux contributeurs.